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C’est la question qui fut un jour posée avec ironie au chercheur Ludovic Dickel lorsque, 20 ans plus tôt, il démontrait la mémoire chez le poulpe.
Aujourd’hui, cet animal est considéré par la communauté scientifique comme un être intelligent, joueur, rusé, capable de résoudre des problèmes complexes.
Hier encore, les pies n’étaient que des nuisibles et les moutons des gigots, on pensait les poissons insensibles, les oiseaux et les insectes sans intelligence.
Notre regard sur eux a changé et de fait, nos rapports aussi.
J’ai suivi cette évolution et abordé la question animale sous de multiples angles ces 20 dernières années. Récemment, j’ai constaté la naissance d’un mouvement international sous l’impulsion des progrès de la science, élément moteur. En modifiant les représentations que nous avions des animaux, elle nous invite à réinventer de nouvelles manières de vivre ensemble.
La question animale est désormais liée aux enjeux économiques, sociaux, politiques et environnementaux de demain.
Partout, des chercheurs, des juristes, des étudiants, des penseurs, des hommes et des femmes politiques, des artistes, des petites et des grandes entreprises, d’un pays à l’autre, inventent d’autres manières de vivre avec les animaux.
Cette éthique des relations entre les hommes et les animaux imprègne la culture de toute une nouvelle génération comme l’écologie a marqué la précédente.
N’oublions pas non plus que la question animale a toujours été en phase avec les grands mouvements d’émancipation humaine. Elle est entrée en politique au nom de la démocratie, sous l’influence des grands défenseurs des opprimés.
Développer une éthique des relations avec les animaux ne peut que participer à nous rendre pleinement humain.
Abraham Lincoln, Gandhi, Victor Hugo, Georges Clémenceau, Martin Luther King Jr. et tant d’autres ont associé sans réserve le progrès d’une société à cette considération des animaux au nom de la justice et de l’humanité.
Karine Lou Matignon